En solitaire [ Libre ]

[Comme c'est libre, je m'incruste~ Si ça ne dérange pas...]

Maverik émerge lentement du sommeil, tout en frottant ses yeux noisettes d’une main, avant de jeter un vague coup d’œil à son réveil. Bon, c’esr correct comme heure pour se lever. Peut-être un brin tôt mais pas trop non plus. Profitant du sommeil de la plupart de ses camarades, l’adolescent se lève, avant de se mettre à fouiller dans ses affaires pour choisir quelque chose à se mettre. Il enfile une chemise blanche, vous savez un de ces trucs qui semble dater d’il y a un siècle, avec un pantalon noir, ainsi qu’une paire de souliers de la même couleur. Décidément, plus le temps passe et plus il adopte un style d’un siècle reculé. Mais qu’importe, il est comme ça après tout. Le jeune garçon va ensuite se poser devant un miroir, pour coiffer ses longs cheveux rouges d’une manière attentionnée. Après tout, il se doit d’être parfait. Par la suite, Maverik met ses lunettes orangées avant d’enfiler tous ses bijoux. Ce qui lui demande une bonne dizaine de minutes vu le nombre. Une fois qu’il est parfaitement prêt, le serpentard se décide enfin à sortir de son dortoir, un air assez calme au visage. Le lunatique semble être d’une humeur plutôt stable pour une fois. Et ça le soulage un brin. Après tout, c’est toujours plus agréable d’être dans son caractère de base. Pourtant, il ne se rend pas compte que son esprit s’est un peu moqué de lui. Parce que, généralement, errer dans les couloirs ne fait pas parti de ses occupations. Simplement, c’est ce qu’il se retrouve à faire, ce matin là, sans vraiment s’en apercevoir. Il frôle les murs de pierre de ses doigts verni de noir, tout en marchant dans l’immense château. Ça fait six années qu’il est ici et pourtant, il sait qu’il ne le connaîtra jamais parfaitement.

Perdu dans ses pensées, il marche, sans se soucier de sa destination. Peut-être qu’il n’y en a pas après tout. Il pourrait aller voir sa jumelle, mais elle dort sans doute. Alors, il poursuit sa route. Comment arrive t-il dans le couloir vide ? Par inadvertance sans doute. Et puis, l’endroit n’est pas aussi désert qu’il n’y paraît. Il y a une gargouille en pierre, qui semble ordonner aux gens de fuir, de disparaître. La main de Maverik cesse de frôler le mur et il s’avance encore. Assez pour voir qu’il y a un élève au pied de l’imposante statue de pierre. Hum… Il ne connaît. C’est logique en un sens. Même maison, même année, il serait difficile qu’il ne sache pas qui est celui qui semble avoir fuit ici. Shark. C’est comme cela qu’il s’appelle. L’adolescent aime bien nommer les gens par leur nom de famille de toute manière. Il a beau connaître le prénom de son vis-à-vis, il ne l’emploie pas. Un peu comme avec tous ses autres camarades. De toute manière, Maverik ne se soucie pas des autres. Shark non plus en un sens. Mais ça, il ne le sait pas. Il n’a jamais fait attention à lui. Il n’observe jamais les gens, quel ennui se serait.

Tout en approchant encore, le garçon aux cheveux rouges passe une main dans sa masse capillaire, histoire de chasser quelques mèches qui tombent devant ses yeux tout en regard l’autre garçon. Pas qu’il s’intéresse à lui. Loin de là. Il pourrait même partir sans rien ajouter. Cependant, ce n’est pas sa réaction. Le visage de Shepherd reste fermé, désintéressé, tandis qu’il reste planter à quelques mètres de Tobias et qu’il parle, sur un ton oscillant entre le détachement et l’ennui.

« Bonjour, Shark. Il est tôt. C’est étrange de te croiser. Enfin, pas plus étrange qu’un autre jour.»

Ce n’est pas tellement logique de dire ça. C’est comme si Maverik parlait en utilisant des phrases n’allant pas à la suite des autres, comme s’il en oubliait une partie. Mais c’est sûrement du au fait qu’il est lunatique. Il est en ce moment dans une phase d’errance visiblement, quelque chose comme ça, rien d’important en tout cas. Puis, il soupire.

« Je te dérange ? »

Tch. Comme s’il s’en souciait. Lui, l’égoïste de service qui se fiche de l’avis des autres. Bon, il a peut-être demandé ça par politesse, ou alors pour engager la conversation, voir pour avoir une excuse pour partir.