Dure réalité du coeur [PV Lysander]

Lorsque Matthew était arrivé à la cabane hurlante, il bouillait de colère. Plutôt que de se mettre à hurler où à jeter des sorts sur tout ce qui bougeait, il choisit d’achever une barrière à coups de poings. Quant la dernière planche accrochée aux deux piquets s’écroula, il avait les phalanges en sang et il était essoufflé. Mais, au moins, il se sentait un peu mieux. Passant une main dans ses cheveux à moitié défaits, il fit quelques pas puis se laissa tomber au sol. Son dos appuyé contre une des barrières plus ou moins intactes, il s’efforça à respirer calmement et regarda le ciel. Que faire, maintenant ?

Pour être honnête, il n’en savait rien. Il était amoureux de Lisbeth. Donc, il voulait sortir avec elle. Sauf que Lizzie ne l’aimait pas. Et, que s’ils sortaient encore ensembles, ils ne pourraient plus être amis par la suite. Pourquoi ?! C’était injuste ! D’autant que si Lysander ne lui avait pas parlé de tout ça, il en serait encore à embêter Lizzie et à sa chamailler avec elle. Raah, il le retenait ce maudit Serpentard ! Sale petite vipère ! Il allait le lui payer !

Et voilà que Matthew était de nouveau en colère. Mais c’était sans doute mieux que d’être triste. Au moins, il ne déprimait pas. Donc aucun risque qu’il ne fasse une grosse bêtise. Dans le pire des cas, il irait chercher des noises à la mauvaise personne. Donc, ce serait un tour à l’infirmerie où à Sainte Mangouste. Bah, il y avait pire, non ? Par contre, il plaignait Lysander qui risquait de s’en prendre plein la tête.

Lysander venait de quitter Cassandre en plutôt bons termes. Enfin, il serait plus juste de dire que l’ardoise était effacée et qu’ils repartaient sur des bases plus saines mais c’était déjà plus que ce qu’il avait espéré dans un premier temps.
Il était allé sur le lieu de son rendez-vous avec Matthew et attendit, ne le voyant pas arriver, il commença à faire les cent pas. Un détail attira soudain son attention : un pan de la barrière entourant la cabane hurlante était tombé ! Il s’approcha et inspecta les éclats de bois.

* Ce n’est pas naturel ça… On dirait que quelques chose à défoncé la barrière… Du sang ? *

Il tendit la main et apprécia le liquide encore poisseux qu’il foula entre ses doigt.

* C’est bien du sang, humain je pense… Qui est l’imbécile qui défoncerait une barrière de bois à coups de poing ? *

Il se relava brusquement, les yeux grands ouverts, ce qui pour n’importe quel autre élève aurait été des yeux écarquillés. Il venait, à raison, d’imaginer le pire à propos de Matthew et Lisbeth. Il pressa le pas pour faire le tour de la cabane en ruine et trouva son ami allongé dans l’herbe. Quelques secondes d’observation lui permirent de rassembler les premiers éléments : Il avait pleuré et il était en colère, perdu dans ses pensées.

* Soit Lysander, Il est plus que temps de payer ta perspicacité au prix fort ! Matthew à plus que jamais besoin de toi. Je vais tout de même prendre quelques précautions. *

Il s’avança lentement et mettant l’étui de sa baguette dans une position idéale pour dégainer en cas de coup dur. Arrivé à une distance raisonnable, il sut qu’il devrait se résoudre à briser le silence.

« Matthew ? Qu’est ce que tu fais ici, dans cet état ? Tu as oublié notre rendez-vous ? »

Il avait toujours sa diction lente et parfaite habituelle, il voulait cacher qu’il avait compris pendant au moins quelques minutes, le temps de savoir sur quel pieds danser : sécher des larmes n’avait en effet rien à voir avec essuyer une tempête.

Pendant que Lysander poireautait en l’attendant puis se mettait en chemin, Matthew avait fait les cent pas et lancé un coup de poing sur une autre barrière. Mais cette fois-ci, il n’avait rien cassé et il s’était fait vraiment mal. Au moins, ça lui avait permis de retrouver un peu de sang froid. Puis, il s’était allongé dans l’herbe, les bras croisés dans la nuque et son regard tourné vers le ciel d’un bleu limpide, avec quelques nuages blancs à l’aspect moutonneux. Un léger bruit de pas se fit entendre, mais il ne réagit pas. Il préférait se concentrer pour rester calme. Lysander ! Tiens, il tombait bien celui-là !

-Comme si tu ne le savais pas !

Grogna Matthew. Avec un soupir, il décroisa les bras et pris appui dessus pour se relever, non sans grimacer légèrement à cause de ses mains abîmées. S’avançant vers son confident, il serra un peu les dents pour se forcer à rester calme.

-A cause de toi, j’ai perdu Lizzie. Elle ne m’aime pas, et je ne me sens pas capable de faire semblant ! Et sans elle, je ne suis RIEN ! Alors, merci, Lysander ! Franchement, je comprends pourquoi tu es à Serpentard !

Le Gryffondor tremblait légèrement et recommençait à s’énerver plus que de raison. Alors, pour éviter un geste qui aurait de fâcheuses conséquences, il préféra s’éloigner de son meilleur ami durant quelques minutes.

-Et en imaginant que j’arrive à la séduire, si ça casse, on ne pourra plus être amis ! J’ai que vous deux ! Je fais quoi, si elle me lâche parce qu’une langue de vipère m’a obligé à réfléchir sur une fille que j’essaye d’oublier depuis deux ans ?!

La colère affluait et refluait dans ses veines au rythme de ses paroles et de ses efforts. Parce que Matthew s’énervait vite, tout en essayant de ne pas s’emporter.

Lysander regarda Matthew tempêter et s’agiter sans sourciller, sans même trembler un instant. Il ne lui faisait pas peur, ne l’impressionnait pas et en fait, ne l’émouvait pas le moins du monde. Chaque mot était venu se fracasser sur sa carapace de glace sans vraiment l’atteindre. Il s’approcha d’un pas.

« Matthew ! Tu es mon ami mais je reste Lysander de Cocytus alors ne fait pas ce numéro imbécile, s’il te plait ! »

Il s’approcha lentement, les mains légèrement levées en signe de paix.

« Je te présente mes excuses, mais j’ai préféré te faire souffrir maintenant plutôt que de te voir complètement anéanti plus tard. Je crois que tu étais en train de perdre Lisbeth et ça, je sais que tu n’y survivrais pas. Alors d’accord, j’aurais peut être du te dire les choses directement au lieu de te faire réfléchir dessus par toi-même mais je pensais sincèrement que ça serait mieux si ça venait de toi. »

Il n’était plus qu’à quelques pas.

« Je ne sais pas comment me faire pardonner à part en promettant de t’aider à passer à autre chose, mais définitivement cette fois. Mais pour cela, il faut que tu choisisses ta voix : Reconquérir ta belle ou ne plus ressentir que de l’amitié pour elle. »

Mais le grand blond voulait aussi que son ami explose une bonne fois pour toute, qui laisse partir sa colère et sa peine.

« Je sais que tu est en colère contre moi alors si tu penses en avoir besoin, frappe moi ! Je ne me défendrais pas. Je peux bien souffrir moi aussi si c’est pour que tu ailles mieux après. Mais s’il te plaît Matthew, laisse-moi finir ce que j’ai commencé et t’aider à aller mieux, vraiment mieux. Parce que quand mes amis souffrent, je souffre avec eux. Et mon bonheur n’aurait pas de sens sans mon ami de toujours pour le partager. »

Sa manœuvre était peut être maladroite et dangereuse, mais Lysander ne voulait vraiment pas perdre son ami.

Pourquoi il s'approchait, cet imbécile?! Songea Matthew qui, malgré tout, redoutait ses propres réactions en plus de celles de Lysander. Il ne s'était pas éloigné pour rien, bon sang! Des excuses, hein? Toutes les excuses de la terre ne suffiraient pas à lui ramener Lisbeth. Lentement mais sûrement, la colère refluait, laissant la place à la tristesse. C'était son confident qui avait raison, comme d'habitude. Les choses avaient commencé à se dégrader entre Lizzie et lui, depuis un moment. Il s'en était rendu compte mais avait mit ça sur le compte d'un ras-le-bol général.

-Ni l'un ni l'autre n'est possible, Lysander...

Marmonna le Gryffondor, amer, alors qu'il tournait délibérément le dos au Serpentard. La reconquérir, au fond, à quoi bon? Si ça n'avait pas marché entre eux, c'était pour une bonne raison. Peut-être se ressemblaient-ils trop que pour être faits l'un pour l'autre. Quant à ne plus ressentir que de l'amitié... Il n'avait pas réussit à l'oublier en deux ans, pourquoi y arriverait-il maintenant?

-Tu peux rien faire pour moi. La reconquérir? Ca n'a pas marché quand on est sorti ensembles, ya pas de raisons que ça change. Et si j'ai pas pu l'oublier en deux ans, c'est pas tes phrases sibyllines qui vont y changer quelque chose. T'as rien commencé du tout, Lysander. T'as juste précipité les choses.

Et là dessus, les mains dans les poches, Matthew commença à s'éloigner. A quoi bon rester à Pré-au-Lard si c'était pour penser à tout ça? Il le ferait tout aussi bien au château, et au chaud en plus.

Loin de se laisser démonter, Lysander croisa les bras sur sa poitrine et commença à suivre Matthew, une chose était sure, il n’allait pas se laisser distancer comme ça. Et puis, il s’en voudrait de ne pas avoir tout tenté pour remonter son ami et il lui restait encore quelques cartes à abattre.

« Matthew ! Tu comptes rentrer au château à pieds ? Cesse de faire l’enfant et écoute moi encore 5 petites minutes. »

Il faisait de grande foulée pour le rejoindre, peu lui importait si soudain il lui sautait à la gorge. Il était presque revenu à ça hauteur.

« Evidemment que j’ai précipité les choses. Tu étais en train d’empoisonner ton amitié avec Lisbeth et avoue que je ne pouvais pas te regarder la tuer sans réagir ! Maintenant elle agonise mais la différence c’est qu’on peut encore la sauver. Je t’en prie, réfléchis avec ta tête plutôt qu’avec ton cœur pour une fois et tu verras que j’ai raison. »

Le grand blond lui-même se trouva un peu orgueilleux sur cette dernière phrase mais elle n’en était pas moins vraie : cela demanderait des efforts et du temps mais tout pouvait s’arranger et même aller au mieux.

« Oui je suis à serpentard parce que j’ai un don pour l’observation et la manipulation. Mais est ce que ça fait de moi quelqu’un de mauvais pour autant ? N’ai-je pas toujours agi pour ton bien ? N’ai-je pas toujours essayé de te donner les meilleurs conseils que j’avais à l’esprit ? Alors essaie de me faire confiance une dernière fois quand je te dis que tout n’est pas perdu. Je te le demande comme une faveur en souvenir de notre amitié. Tu te rappelles ? Celle en laquelle personne ne croyait, dont on disait qu’elle ne durerait pas un mois. J’avoue, ça me plairait de faire mentir le destin encore une fois, et tu sais comment je suis quand je me lance des défis. »

Il pouvait le rejoindre à trois foulée à présent mais il préférait rester en retrait, comme s’il avait peur que son image ne brouille la clarté de ses mots. C’est mots étaient sensiblement différents d’ailleurs : moins posés, moins bien prononcés, prononcés plus vite… Décidemment, il laissait beaucoup parler l’humain qui était en lui aujourd’hui.

« Je devine ce qui s’est passé tu sais. Lisbeth voulait te parler pour se réconcilier, pendant la conversation tu t’es rendu compte de tes sentiments, tu m’as enfin compris et tu as tout déballé. Ça c’est mal passé, vous vous êtes à nouveau disputés et tu es parti en claquant la porte. Je ne dis pas ça pour te jeter la pierre mais est ce que tu as pensé à elle ? Au choc ? C’est bien beau de lui offrir une montagne d’amour et de bonbons, mais si tu ouvres les vannes de trop près, tu l’écrases sous le flot de matière. Et puis Lisbeth est intelligence, elle devait se douter de quelque chose, comme moi. Mais elle est aussi entière et têtue ! Tu ne peux pas lui asséner ça et espérer qu’elle va changer de cap tout de suite. Elle va avoir besoin de temps pour l’intégrer et s’adapter. »

Il prit une pause, autant pour reprendre son souffle que pour laisser son ami intégré tout ce qu’il disait.

« Je sais que tu débordes d’énergie et que tu aimes que les choses aillent vite. Mais il y en a certaines qui prennent du temps malgré tout. Comme la situation dont nous parlons actuellement. »

Mais pourquoi il ne le laissait pas tranquille ?! Et c’était quoi cette histoire de sauver son amitié avec Lisbeth ? Il n’y avait plus rien à sauver. Elle avait affirmé qu’ils ne pourraient plus être heureux parce qu’ils se ressemblaient trop. Elle l’avait accusé d’avoir voulu être infidèle. Elle avait tout nié en bloc, déclarant que ce n’était pas lui qui faisait ces déclarations. Alors qu’est-ce qu’il pouvait encore sauver ? Un semblant d’amitié avec Lizzie, en se faisant un peu plus de mal chaque jour ? Mauvaise idée. Inconsciemment, il avait arrêté de marcher et, toujours en lui tournant le dos, il écoutant attentivement Lysander.

-Je pourrais rester plus ou moins ami avec Lisbeth, c’est vrai. Mais ça serait comme un suicide. Tu sais bien que je ne sais pas faire semblant et qu’au final ça sera encore pire que maintenant.

Au fond, Matthew ne savait même plus ce qu’il voulait. Il était persuadé d’avoir définitivement perdu sa Lizzie et, du coup, n’espérait pas la moindre amélioration. Les paroles de son confident le surprirent et firent à nouveau monter la colère en lui. S’il avait pensé à elle ?! Evidemment ! C’était d’ailleurs pour elle qu’il avait tout déballé ! Pour ne pas laisser ce malaise entre eux !

-Elle a tout nié en bloc, Lysander. Tu veux savoir ce qu’elle m’a dit, mot pour mot ?! Que ce qu’elle avait sous les yeux, c’était pas moi ! Et devine un peu pourquoi j’ai tout déballé ! Parce que tant que je gardais ça pour moi, sans rien lui dire, c’était même pas la peine d’espérer que ça aille mieux ! Je comprends que ça lui fasse un choc, mais elle refuse de reconnaître que je l’aime encore !

Furieux, il s’était retourné pour faire face au Serpentard et s’était avancé vers lui, le foudroyant du regard.

-Je sais que tu voulais m’aider mais, Merlin, t’aurais pas pu faire pire !

Ça pour sûr, Lysander connaissait bien Matthew et savait qu’il n’était pas en état émotionnel pour imaginer une bonne solution. Il avait besoin de son aide et il comptait bien la lui apporter. Le processus avait d’ailleurs déjà commencé : Il allait le purger, extraire toute sa colère et toute ça tristesse jusqu’à ce qu’il n’en reste rien, pas même une particule. Certes, son ami risquait de s’en retrouvé vidé, hagard comme un zombie pendant quelques jours mais l’avantage du vide, c’est qu’on peut facilement le remplir. Finalement, c’était un peu comme remplacer de l’eau par du jus d’orange : rien de plus facile mais il faut d’abord vider l’eau dans l’évier de la cuisine.

« Déjà, tu admets que je n’ai fais ça que pour t’aider et pas pour te faire du mal. »

Le regard de Matthew glissait sur lui sans lui faire de mal. D’ailleurs, il lui répondait avec un sourire amical et rassurant, il n’avait aucune intention de s’opposer violemment à lui.

« Je sais Matthew Tu es excessivement franc, honnête et droit. C’est ce que j’ai toujours aimé chez toi. Et en effet, il ne te servirait à rien de te mentir à nouveau à toi-même, on connait déjà le résultat désastreux que ça implique, on nage en plein dedans. »

Il ferme les yeux et inspira profondément, choisissant les mots qu’il allait prononcer avec soin.

« Matt’ ! Tu n’as pas pensé une seconde que c’était peut-être la peur ou tout du moins la panique qui l’avait fait réagir ainsi ? Tu sais, tous les mensonges ne sont pas réfléchis, des fois ils ne sont que des moyens instinctifs de fuir et de se protéger. Personnellement, je crois juste qu’elle n’était pas prête à l’entendre, en tout cas, pas comme ça. »

Il s’avança encore, toujours aussi détendu, pour se retrouver face à son ami, à une distance de conversation.

« Tu sais, je peux aller la voir et lui parler. Je saurais vite si elle fait le même genre de blocage que toi et je pourrais trouver une solution. Après tout, elle sera sans doute trop occupée à me cacher son ressentiment pour ne pas me donner des indices sans le vouloir. Laisse-moi faire ça pour toi s’il te plait. Toi, de ton côté, tu devrais te changer les idées et ne plus penser à cette affaire… Pourquoi tu n’irais pas renouer avec cette fille de poufsouffle… Patricia Patterson. Vous vous entendez bien et je suis sûr que son tempérament léger lui te fera du bien. »

Après l’avoir vidé, lui trouver un dérivatif le temps qu’il éclaircisse la situation de l’autre côté. Un procédé vieux comme le monde mais à l’efficacité prouvée.

Voir Lysander aussi calme, avec un sourire qui lui était assez peu habituel, calmait un peu Matthew. A peu de choses près, il avait vidé son sac et n’avait plus rien pour entretenir sa colère, maintenant que son confident arrêtait de lui parler de Lisbeth et de ce qu’il s’était passé. Avec un long soupir, il détacha ses cheveux à moitié défaits et se refit une couette haute, comme d’habitude.

-Trop franc, sans doute…

Marmonna le Gryffondor, repoussant une mèche bleue dans son dos. Ah non. Il n’allait pas recommencer à parler de Lisbeth ?! Fronçant les sourcils, il continua de l’écouter puis repris une expression plus calme, accompagnée d’un nouveau soupir, plus bref cette fois-ci.

-J’en sais rien, c’est toi l’expert en truc tordus et interprétations en tout genre…

En plus, qu’est-ce qu’il en savait, lui ? Il avait vu que Lisbeth était triste et fâchée, point final. Etant dans le même état, il n’avait pas été chercher plus loin. D’autant que même calme, il n’y aurait sans doute pas compris grand-chose. Il n’était pas Gryffondor pour rien.

-Fait comme ça te chante, je m’en fous.

Matthew commençait à en avoir assez, de toute cette histoire. Quant à Patricia… Ma foi, pourquoi pas ? Elle était sympathique et très bavarde. Et un peu bête, comme la majorité des Poufsouffles. Avec un peu de chance, Lysander avait raison et son babillage léger et insouciant le distrairait. Au pire, ils s’amuseraient un peu ensembles. Après tout, ils connaissaient tous les deux la règle du jeu. Oui, c’était une bonne idée.

-Tu m’accompagnes ? Faut que j’aille chez Honeyduckes. J’ai pas envie d’y aller tout seul et Patricia, j’ai pas la moindre idée d’où elle peut être. Ou t’as mieux à faire ?

La première étape venait d’être franchie : Matthew avait purgé sa colère et une grande partie de sa tristesse. Evidemment, il allait être déprimé un moment mais pendant ce temps là, il ne ferait pas de bêtises. D’ailleurs, son discours avait complètement changé.

« Honeyduckes hin ? Ma fois, je pense que je pourrais y trouver quelques friandises acidulées à mon goût. Et puis tu pourras me conseiller, tu t’y connais bien mieux que moi en produits sucrés. »

Il le rejoignit et passa son bras autour de son épaule dans un geste tout amical, presque fraternel.

« Comme si je pouvais avoir mieux à faire que de passer du temps avec mon meilleur ami et confident ? Je ne suis pas un ami si indigne que ça quand même. »

* SI j’avais une copine peut-être… Et encore, il faudrait que j’en sois sacrément mordu pour aller jusqu’à délaisser ce grand dadet de Matthew. *

L’image de Cassandre Slyfeld s’imposa soudain a son esprit et aussitôt il ferme les yeux et se pinça le haut du nez.

* Pourquoi je pense à elle précisément maintenant moi ? Aller, file maudite image ! *

« Diable, je crois que je viens de respirer un moucheron ou une connerie du genre ! Ça fait mal aux narines ! »

Affirma-t-il pour donner le change, comme si Matthew pouvait savoir qu’il avait passé le début de sa mâtiné avec la jeune fille.

« En revanche, Pour Patricia, je n’ai pas vu son nom sur la feuille d’émargement à la sortie du train, elle a du rester au château. Tu la verras ce soir et vous vous raconterez vos journées. Elle est peut-être un peu godiche, mais je crois qu’elle saura t’aider à gérer ta peine, mon instinct me dit qu’elle n’est pas aussi simple qu’elle veut bien le montrer. »

Lysander était un fin observateur et aucunes des ex de Matthew n’avaient échappé à son scanner aussi précis que sans pitié.

» Lysander, ses amis, ses amours, ses *mm*rd*s...
» Lysander De Cocytus, adolescent de glace
» Coeur de Lion, Dietrich.