Tendresse et draps de soie [PV Patricia]

« - Pff… Allez, Pat’… »
Quelques mots que la demoiselle avait très bien entendu. Alors comme ça, Matthew voulait la voir ? Coup de chance, elle était là, toute seule. Elle se mit en évidence et pressa le pas jusqu’à courir dans sa direction. Arrivée à porté Elle plongea dans ses bras.

« Mattheeeeewwwwww ! »

(Donc, tu es à moitié sourd !)
Lança-t-elle comme une hystérique, très heureuse de le voir en le serrant très fort contre son cœur.

« Qu’est ce que tu fais là ? Tu avais envie de passer du temps dans notre petit nid ? Tu as lourdé ta dernière greluche parce qu’elle n’était pas à la hauteur de Super Pat’ ? »

Elle le relâcha enfin mais lui pris les mains et commença à tourner autour de lui en sautillant, le forçant à suivre le rythme ! Elle n’était pas allée à Pré-Au-Lard et n’avait aucun moyen de savoir ce qui s’y était passé. Mais, contrairement à ce que Matthew pensait, si elle savait, elle prendrait son parti, parce qu’elle prend toujours le parti du plus faible et que, quoi qu’on en dise, Lisbeth avait une personnalité plus forte que celle de Matthew. Et puis, c’était un bon prétexte pour recoucher avec lui en plus, non ?

« Et puis tu étais où aujourd’hui d’abord ? A oui, y avait une sortie à Pré-Au-Lard… Tu m’as rapporté un cadeau ? Ou alors le cadeau c’est toi ?... Mince, je recommence à parler toute seule sans attendre les réponses…. Oups… Bon Bah réponds, je continue après ! »

Du Patricia tout craché ! Mais qui pourrait lui en vouloir d’être aussi débordante de vie ? A part peut–être l’effrayante prof de nécromancie ? Quoi qu’il en fut, elle attendait maintenant ses réponses en trépignant.

Patricia laissa enfin Matthew s’exprimer et elle l’avait relâché sans rechigner puisque c’était pour voir un cadeau. Des Mendiants en plus ! Elle adorait ses cochonneries sucrées qui paraissaient n’avoir aucun effet sur sa ligne de princesse. Elle regarda le paquet avec des grands yeux pleins d’émotion puis, ensuite seulement, elle adressa ce même regard à Matthew. (un étrange sens des priorité, je sais !)

« Merci ! J’t’adore trop plein ! »

Elle lui arracha le paquet des mains. Certains auraient pu croire qu’elle allait fuir pour aller les manger dans un coin tant elle avait l’air fébrile. Mais non, elle retourna prendre le jeune garçon dans ses bras et pressa doucement ses lèvres contre les siennes dans un doux baiser avant de se raviser.

« Ça doit être fade, attends ! »

Elle ouvrit le paquet de sucreries et en sortit une qu’elle croqua joyeusement. Elle mâcha ostensiblement, un peu comme une vache en fait… Mais dans son cas, c’était pour s’enduire l’intérieur de la bouche et la langue avec les parfums de son péché mignon. Elle avala sa grosse bouchée après avoir fini son manège.

« Voilà, là ça va valoir le détour… Embrasse-moi grand fou ! »

Pat’ pressa à nouveau les lèvres sur celle de celui qu’elle appelait tendrement son amant yoyo… Un coup là, un coup ailleurs. Elle entrouvrit la bouche et laissa sa langue caresser les lèvres de Matthew, lui signalant son désir de pousser plus loin son baiser. Il accepta de bon cœur et bientôt leurs langues s’entortillaient joyeusement. Elle ne le relâcha qu’une fois arrivée à bout de souffle.

« Comme tu es trop un ange Matt’ ! Ça me fait super plaisir, tu as pas idée. Allez, on entre ! »

Elle ferma les yeux pour ce concentrer et passa trois fois devant la porte de la salle sur demande. Quand elle ouvrit la porte, elle donnait sur une magnifique chambre de princesse de conte de fée… Si tant est que les princesses de conte de fée soient sexuées !
Un grand lit à baldaquin avec des draps de soie et des rideaux en mousseline transparente, une armoire normande à double portes qu’elle savait pleine de vêtements divers, allant de très classe à très coquin. De l’autre côté, une coiffeuse de théâtre avec un fauteuil, dans un coin, un bureau et sa chaise coordonnée. Le tout était en bois précieux sombre, rehaussé de dorures et de cuir rouge. Au sol, un épais tapis si confortable et doux qu’on pourrait dormir dessus et au plafond, un lustre d’or et de cristaux dont les bougies diffusaient une agréable lumière tamisée. La pièce sentait bon l’encens.

La jeune fille prit la main de son ami et le fit entrer.

« Et nous revoilà dans notre petit nid privé ! »

La porte se ferma derrière eux, personne ne pouvait plus les importuner.

Quand Patricia, la bouche pleine de chocolat, avait voulu l’embrasser, Matthew avait connu un instant de toute. Pas à cause du geste, elle l’avait habitué à ce genre de pitreries. Mais il avait pensé à Lisbeth, et s’était dit qu’il allait faire quelque chose de moche. Puis, il s’était ravisé. Si elle ne l’aimait pas, alors il n’avait même pas à se poser la question. Il faisait ce qu’il voulait. De plus, il n’avait jamais su dire non à la jolie blonde.

-Je crois que si, je commence à te connaître !

Se moqua gentiment le Gryffondor en suivant Patricia des yeux, alors qu’elle faisait les allers-retours requis pour avoir accès à la salle souhaitée. Il avait toujours trouvé ça bizarre, et c’était toujours le cas, même au bout de sept ans à Poudlard. Comme quoi, une enfance au milieu des moldus laissait forcément une trace. Parce que ceux qui avaient grandi du côté sorcier ne trouvaient pas ça étonnant.

-Ton imagination pour ce genre de choses a-t-elle une limite ?

Matthew adorait charrier un peu la blonde. Mais, visiblement, ils n’avaient pas les mêmes projets pour ce soir. Il n’avait pas vraiment envie que cela se termine comme d’habitude. Le problème était : comment le lui dire ? De plus, il lui devrait un minimum d’explication, ce qui voulait dire la mettre au courant qu’il avait des ennuis sentimentaux. Et le côté concierge de Patricia ferait sans doute en sorte qu’elle le harcèle jusqu’à tout savoir. Et il se prendrait la honte de sa vie. Pour le moment, il pouvait encore s’en sortir en marchant à droite et à gauche dans la pièce.

-Ca faisait longtemps qu’on ne s’était vu ici…

Que dire de plus ? Il n’avait pas envie de la décevoir tout de suite. Et pourtant, il ne pourrait plus s’échapper longtemps.

-Mais aussi joli que tout cela soie, je doute qu’on s’en serve comme tu sembles penser… J’avais envie de te voir, c’est tout…

Le rouge et or tournait le dos à la Poufsouffle, de peur de la voir mal réagir. Peut-être prendrait-elle cela comme quelque chose de méchant.

Fidèle à elle-même, Patricia écoutait Matthew en donnant l’air de faire autre chose. En l’occurrence, elle avait ouvert la grande armoire et semblait chercher une tenue pour se changer. Elle jeta finalement son dévolu sur un costume de femme policier qu’elle sorti du meuble avec le cintre.

« C’est vrai, ça fait un bail… Mais c’est toi qui ne semblais pas avoir envie. Et tu sais bien que je suis assez populaire pour ne pas avoir à courir après les garçons. »

Elle desserra sa cravate et défit les deux premiers boutons de sa chemise avant de retirer le tout sans se soucier une seule seconde du regard de Matthew. Après tout, il l’avait vu dans le plus simple appareil plus d’une fois, alors pourquoi rechigner à lui montrer ses sous-vêtements en dentelle jaune poussin qu’il connaissait déjà. Puis ce fut le tour de la jupe qui tomba à ses pieds aussitôt déboutonnée. Elle enfila ensuite sa nouvelle tenue, ajusta la cravate noire et vissa la casquette sur sa tête, sans négliger la façon de placer sa matraque et ses menottes.

« Ça tombe bien que tu es envie de parler parce que dans cette tenue je me sens prête à mener l’interrogatoire ! »

La jeune fille le menaça avec un pistolet imaginaire avant de s’approcher de lui et de lui tourner autour comme elle aurait tourné autour d’une voiture mal stationnée.

« Mais c’est vrai que tu as l’air un peu patraque depuis que tu es arrivé. Je remarque pas grand-chose d’habitude mais toi c’est pas pareil, on se fréquente depuis longtemps alors j’arrive à deviner certaines choses. Haaaa ! »

Couina-t-elle soudain.

« J’ai oublié de changer les chaussures ! »

Elle s’assit sur le lit pour retirer ses souliers vernis et ses socquettes blanches avant d’enfiler les bas et les bottines de policière. Aussitôt la tâche faite elle sourit.

« Voilà, j’ai complètement changé de peau cette fois ! Bon, si tu venais t’asseoir et tout me raconter ? Promis je n’essaie pas de te coucher dans le lit ni de défaire ton pantalon. »

La demoiselle avait beau être d’une subtilité inexistante, ces promesses n’en étaient pas moins fiable. Bien au contraire, elle avait un sens aigu de la parole donnée, ce qui faisait qu’elle détestait les menteurs et les manipulateurs de toutes sortes.

« En plus, avec le joli cadeau que tu viens de me faire, je peux bien te rendre un petit service, c’est la moindre des choses entre amis. »

Certes, Pat’ avait beaucoup, vraiment beaucoup d’amis. Mais elle savait tout de même faire la différence entre ceux qui étaient vraiment importants et ceux qui n’étaient moins. Matthew l’étais indiscutablement plus, parce qu’il la comprenait et qu’il se montrait gentil quand la plupart des autres garçons la traitaient de fille facile ou d’autres jolis noms auxquels elle ne souhaitait vraiment pas penser en ce moment. Alors, si pour une fois elle pouvait l’aider et lui remonter le moral un petit peu, ça serait une bonne chose.