[Intrigue / Rachel] Des Tableaux Vengeurs ?

Rachel souleva sa lourde tignasse blonde qui lui collait à la peau. L’atmosphère était lourde, et quelques goutes de sueur perlaient le long du dos. Son top fuchsia aux fine bretelles mettait en avant ses courbes féminines et son ventre légèrement rebondi par le repas qu’elle venait d’ingérer. Elle avait mangé à une vitesse affligeante, pas très jolie venant d’une jeune fille qui se voulait au sommet de la féminité, mais Rachel n’aimait pas rester trop longtemps dans la grande salle. Trop d’agitation, de cris d’animaux, de goinfres s’empiffrant comme s’ils n’avaient pas vu de nourriture depuis des semaines. Or tout le monde le sait, ce n’est pas à Poudlard où l’on risque de mourir de faim. Ainsi, après avoir mangé son diner, qui se composait d’une pomme rouge aux tâches jaune bien juteuse et d’un verre d’eau, Rachel prit la direction de la tour de Gryffondor. Elle n’avait rien de précis à faire, pas de devoirs, de livre à lire ou encore de copine à y retrouver. Au fil des marches, elle se rendit compte qu’elle errait sans but précis. Que s’était pathétique ! Elle releva donc la tête pour se situer et failli laisser échapper un cri.
Que s’était moche ! De nombreux tableaux où couleurs males assorties et au cadres en faux or ou en bois tout élimé. Des Personnages représentant des clochards, des ivrognes, des ermites, des vieux sorciers mal peignés ou encore des sorcières à la garde robe bien dépassée. Quelques natures mortes venaient apaiser cette ambiance de réunion de famille, mais elles étaient tout aussi laides. Un halo de lumière venait caresser les nombreuses toiles qui montaient jusqu’au plafond. Pour Rachel, fana de mode, et pouf revendiquée, cette vision lui faisait tellement mal aux yeux qu’elle les ferma un court instant.

De l’herbe d’une couleur étrange, un arbre mal en point, une maisonnette tordue d’une couleur ressemblant à du pipi de dragon. Puis une étrange odeur vint aux narines de Rachel. Un mélange d’herbe après le passage de la rosée et de moisis. Mais où était-elle ? Etait-elle en train de rêver ? Ou plutôt de cauchemarder ? Quelques brins d’herbe lui chatouillèrent ses orteils au verni couleur perle. Intriguée, ne comprenant absolument pas où, ou plutôt dans quoi elle se trouvait elle décida d’aller jusqu’à la maison pour demander explication aux habitants. Elle fit donc quelques pas en direction de la piètre bâtisse, lorsqu’une voix s’éleva dans les airs. Rachel sursauta, se demandant si la personne s’adressait à elle !
Pas de salutation, pas de « Mademoiselle », pas de excusez-moi, pas de… politesse ! Qui osait s’adresser ainsi à Rachel ? En temps normal elle ne daignait pas répondre aux élèves qui l’apostrophaient. De plus la phrase n’avait pas de sens réel. « Quand je pensais ça », impliquait que la personne avait fait part de son raisonnement au préalable. Or, Rachel n’avait rien entendu de plus. A moins qu’elle soit tombée dans les pommes durant le changement de lieu ? Ou qu’elle soit atteinte d’amnésie ? Par la barbe de Merlin, Rachel avait-elle oublié son passé ? Panique complète, angoisse non cachée, comment allait-elle faire pour se reconstruire ?

Un vrai combat s’était engagé dans l’esprit de notre jeune Gryffondor. Hésitant entre la thèse de l’amnésie ou de l’évanouissement… Mais si notre blonde avait eu un minimum de jugeote elle aurait levé les yeux vers son interlocuteur et aurait posé toutes ses questions ! Mais on n’a jamais dit que Rachel était dotée d’un esprit brillant…
Elle resta ainsi quelques longues minutes dans son silence, puis dans sa petite tête blonde, deux neurones se connectèrent et elle leva enfin son regard bleu azur. La surprise fut sa première réaction lorsqu’elle vit le centaure devant elle, puis de l’amusement. Que faisait-il ici ? Qui était-il ? Si elle avait assisté aux cours du professeur elle l’aurait surement su, mais voilà, Rachel n’était pas super branchée par les contes et légendes ! Trop soporifiques d’après elle. Mais là n’était pas le début d’ailleurs.

« - Vous êtes… Car quant une personne s’adresse à moi en général elle se présente ! Mais bon, personne n’est parfait hein ? »

Rachel passa le centaure aux rayons X, tira une chaise à elle, sans en proposer une à la créature, en même temps il ne pouvait pas s'assoir dessus, espèce de gourde et se posa délicatement dessus en croisant les jambes.

« - Il n'y a pas un truc un boire chez vous ? Car il fait chaud dans votre contrée... »

Les deux personnages se regardaient sans gène. Comme s’ils essayaient d’en connaitre plus sur l’autre rien qu’à la couleur de son blouson, du battement de ses cils encore de sa pointure. Avec beaucoup d’observation, on aurait pu trouver les grandes lignes du caractère de Rachel. Ses talons hauts s’enfonçant dans l’herbe épaisse montraient sa féminité revendiquée, son gloss rose mettant en valeur ses lèvres pulpeuses traduisait son attachement à l’apparence et sa longue chevelure couleur blé lâchée aux tourments du vent exhibait son désir de plaire à la gente masculine. Mais là n’était évidemment pas le débat, et il ne fallait pas en vouloir à Hidalgo de ne pas avoir repéré les petits détails qui faisaient Rachel. Puisque nous parlons du ‘’moi’’ de Rachel, il est important de s’arrêter sur le pourquoi-du-comment-de-l’ignorance-de-la-jeune-fille-sur-le-fait-qu’un-centaure-enseigne. C’est d’ailleurs une question très intéressante, il faut le souligner, mais en sachant que Rachel est une jeune fille très indépendante et surtout tellement narcissique au point de faire fit ce qui l’entoure, est-ce toujours surprenant ? Rachel parle peu avec les autres élèves, où lors des rares conversations, c’est elle le sujet principal, aussi non quel intérêt ? Bref, toujours était-il que Hidalgo De Mercure, professeur centaure… Pfff Jamais entendu parler, pourquoi, il me trouve jolie ? Pas étonnant !

Assez parlé de Rachel et sa psychologie qui est pour le moins complexe, ou simple si on la réduit à un esprit de blonde, comme le veut les rumeurs urbaines. Toujours était-il qu’elle se trouvait en face de cet étrange personnage, les pieds enfoncés dans l’herbe humide et les narines dilatées par cette étrange odeur. Le professeur l’accusa de ne pas faire preuve de politesse ! Peut-être avait-il raison… ou pas. Pas aux yeux de Rachel du moins, mais son avis sur la question n’était pas objective. Puis il daigna se présenter, comme s’il reconnaissait sa faute. Rachel fut légèrement surprise de savoir que s’était un professeur, et elle fut surtout outrée qu’il soit un professeur/centaure ! Pas très ouverte d’esprit allez vous me dire ? Tout juste !

« - Je suis Rachel, Priam Rachel, élève de 4ème année à Gryffondor. Et vous le savez surement mais je n’assiste pas à vos cours. Trop superficiels pour moi les légendes et les mythes, trop improbables et surtout inintéressants. Mais évidemment cela n’est que mon avis et il est inutile de prendre cette remarque pour vous ou encore de l’interprété pour une insolence. Car sachez que je vous respecte en tant que professeur, et je ne me permettrais pas de vous apostropher. »

Ceci dit, Rachel se dirigea vers la fenêtre que lui montrait Hidalgo pour voir de ses propres yeux. En effet, sous ses yeux ébahis, se déroulait le couloir dans lequel elle s’était retrouvée quelques instants plus tôt.

« - La vue est exécrable par ici. Que c’est triste de vivre dans un tableau sentant le renfermé, accroché dans un couloir aux apparences séniles. Il y en a qui n’ont décidément pas de chances… »

Rachel reporta son attention à l’intérieur du tableau, donc à l’extérieur de la maison ! Et oui il faut suivre…

« - Bon on fait quoi maintenant Mr ? Car je présume que votre esprit savant a déjà un plan en route ? Car je ne compte pas rester dans ce pitoyable endroit toute la journée ! J’espère que la direction va faire quelques choses au plus vite ! »

L’air était lourd ! Une chaleur pesante s’abattait sur les épaules de Rachel. Mais cette sensation de sueur n’était sans doute pas réelle. Car à la vue du ciel brouillé et de la verdure, il était clair que l’air ambiant offrait une douce fraicheur. L’oreille aux aguets, les membres tirés, près à réagir à n’importe quelle attaque, Rachel était étonnamment concentrée et moins superficiel. Elle avait arrêté de toucher du bout des doigts les pointes de ses cheveux qu’elle trouvait sèche. Elle ne regardait plus le centaure d’un œil suspicieux, comme s’il n’avait rien à faire dans le château. C’était d’ailleurs devenu un allier ………., qui avait fait ses preuves lors de la dernière fuite. Rachel avait donc mis sa « pimbecherie » de côté et se tenait à l’affut du moindre bruit.

Elle sortit sa baguette sur les ordres du professeur. C’était dans ses moments là que l’on oubliait que l’on est un sorcier. On pense tout de suite à courir, à crier, à s’enfuir, à négocier, à pleurer, à frapper,… Mais un bon petit sortilège appris avec consensus en cours, n’était il pas plus efficace ? Encore fallait-il se souvenir de la formule, du mouvement ou de la prononciation ! Mais pour le savoir, il faut essayer !

Le buisson continuait de frémir, comme s’il avait tout d’un coup attrapé une mauvaise grippe. De gauche à droite, de droite à gauche… Les feuilles tremblaient, et quelqu’une tombaient sur le sol dans une élégante valse. La main de Rachel se crispa sur sa baguette. Quel sort fallait-il lancer ? Elle en connaissait des tonnes, et en maitrisait pas mal, mais on ne lui avait jamais appris ce qu’il fallait faire en cas d’attaque par une chose inconnue dans un tableau du couloir du quatrième étage, aux côtés d’un centaure. Pourquoi on ne leur apprenait pas sur le terrain ? La panique envahi Rachel aussi vite que le venin de basilic pénètre dans votre organisme. Les mains moites, la gorge sèche, les jambes flageolantes, elle allait bientôt tomber dans les pommes. Elle fit quelques pas de côté en direction du centaure, comme pour se rassurer et décida de jeter un sort avec le plus de courage dont elle pouvait faire preuve.

Elle leva sa baguette haut dans le ciel triste, ouvrit la bouche

« - St……….. »

Elle stoppa net son mouvement, à mis chemin entre les cieux et le sol. L’objet de toutes leurs angoisses venait d’apparaitre dans une effluve de puanteur. Un petit garçon d’une dizaine d’année, estima Rachel venait de sortir des buissons. Aussi sale qu’un petit ramoneur rentrant du boulot, et dépenaillé qu’un orphelin des romans de Charles Dickens, le garçon ne semblait pas surpris de les voir. Rachel se boucha le nez, et fit un pas en arrière, aux cas où une envie soudaine de câlin prenne le garçon. Rampant par terre, tel un primate sous développé, et serrant dans se petite main un couteau presque plus long que son bras, il ne semblait pas s’intéresser à la Gryffondor.

Sans doute voulait-il faire un tour de cheval sur le dos du professeur ! Où pire, manger un bout de son flanc comme quatre heure !
Horreur, outrage, perfide odeur, et dégout envers les enfants, incitèrent Rachel à arracher une branche d’un large chêne qui poussait à deux pas de là. Elle mis plusieurs minutes avant d’arriver à la casser dans un concert de « mmmh niaaah rooooh ttttttt gnnnnnnnna mmmmmh CRAAAAAC »
Puis elle revint vers le centaure et le garçon qui n’avaient manifestement pas bougé et se scrutaient du coin de l’œil. Elle attrapa la branche par le bout, le plus large et tendit les feuilles devant le garçon pour lui faire faire demi-tour.

« - Vas-t-en ! Aller chenapan, vas croquer du centaure ailleurs ! »

Essayant de faire fuir le vagabond dans les fourrés, elle rangea sa baguette dans sa poche. Il était trop lâche de s’en servir contre un mioche, sauvage soit-il. Mais l’enfant ne parut pas se laisser faire, et au lieu de rebrousser chemin, il tira avec force sur la branche, ce qui eut pour effet de faire basculer Rachel dans les buissons. Cul par-dessus tête, la tête entre orties et lierre, et les yeux à 2 centimètre d’un asticot eurent pour effet un strident et fort :

« - AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA AAAAAAAAAAAAAA AAAAAAAAAAAAAAAA AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA AAAAAAAAAAA AAAAAAAAAAAAAAAAAAAA AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA »

L’asticot au ventre dodu se trémoussait à quelques centimètres du regard vert d’eau de Rachel. Il essayait manifestement d’entrer dans un petit trou mais qui était bien trop étroit pour lui. Il ferait bien de se mettre au régime le pauvre, pensa Rachel. Aussi non gare au cholestérol ou à la rupture d’anévrisme. Les vers connaissaient ils seulement ces problèmes de santé réputés pour agacer la race humaine ? Vous êtes surement en train de vous demander pourquoi Rachel se pose ce genre de questions ? Figurez-vous qu’elle s’est toujours demandé ce qu’elle aurait fait de sa vie d’adulte si elle n’avait pas eu la chance d’avoir du sang magique dans ses veines. Et elle en était arrivée à la conclusion qu’elle serait devenue médecin. Pour une fille n’aimant personne à part elle et faisant attention à son apparence, elle n’avait sans doute jamais pensé à l’obligation du port de la blouse blanche, mais passons…

Le nez dans la terre donc, elle laissa échapper un cri qui s’était sans doute propager dans tous les tableaux environnants. Le petit errant ne tarda pas à imiter la blonde, essayant sans doute de battre son taux de décibels. Tout à coup, Rachel fut extraite de sa prison verte par une forte poigne qu’elle reconnut immédiatement. Elle retrouva sa place, contre le torse du centaure, et en reconnut instantanément l’odeur spécifique. Il fallait le reconnaitre, il sentait bien meilleure qu’un simple canasson dont il faut curer les pâtes avant et après l’avoir monté dans un ranch moldu. De plus, le professeur dégageait une légère chaleur qui avait pour bénéfice de rassurer Rachel. D’une main fébrile, elle sa toucha les cheveux afin de se rendre compte des dégâts occasionnés. Horreur, panique, dégout… Ses cheveux étaient emmêlés comme jamais, des brindilles en ressortaient de tous les côtés, et même une petite motte de terre pendait. Il fallait qu’elle se recoiffe IMMEDIATEMENT ! Se déhanchant, tapant, gigotant, griffant, elle essaya de se libéré de la poigne du centaure, mais il ne sentit rien. Saleté de bestiole !

Enfin, la force qui la tenait fermement à quelques centimètres du sol, desserra l’étreinte petit à petit. Rachel mit la pointe du pied droit à terre, puis la pointe du gauche. Le bras du centaure était toujours autour de sa taille, mais alors qu’elle écartait les doigts qui étaient agrippés à son top, une voix éraillée retentit, comme si elle venait du ciel. Elle ordonnait Hidalgo de la lâcher. Peut-être était-ce le directeur qui allait les sortir de là ? Où son prince charmant : les yeux bleus, bond comme le blé, le nez droit et un fort thorax… Rêve…

Mais Rachel sortit de sa torpeur lorsqu’elle entendit un bruit de fourrés. Elle tourna le regard pour y voir une dizaine de paysans et paysannes avec tout ce que cela comprenait. Le centaure relâcha d’un coup son étreinte, Rachel déstabilisée mit genou à terre. Un peu plus de crasse, au point où elle en était…

« - Ho mais ho ! Prévenez quand vous lâchez ! On ne vous à jamais apprit à traiter les jeunes filles comme un pétale de rose ! Non mais je vous jure, les hommes de nos jours… »

Rachel ne semblait pas se rendre compte du danger qui était présent. D’ailleurs il fallait bien le dire, le danger était pour Hidalgo, et non pour elle. Et même s’il l’avait sauvé, s’il l’avait sorti des ronces, s’il était aux aigués pour que tous les deux s’en sortent vivants, Rachel ne montrait pas réellement de la reconnaissance. Elle l’avait remercié une fois et défendu devant le morveux ! C’était le maximum dont elle pouvait faire preuve.
Le plus gros et plus colosse des paysans leur demanda qui ils étaient.

« - Je suis Rachel Anastasia Priam, élève dans la miteuse école de Poudlard. Et voici un des professeur, Hidalgo Par Jupiter professeur de comptines. Et vous ? Cette maison vous appartient-elle ? Parce qu’il faut bien se le dire, elle est déplorable. Pire que Poudlard, alors c’est beaucoup dire mon pauvre ! »

Rachel jeta un coup d’œil à la maison, mais les villageois n’y prêtèrent absolument pas attention.

« - Et ce mioche, il est à un de vous ? Vous savez, je pense qu’il a faim car il regardait d’un mauvaise œil le centaure ! Et je doute que ce soit bien bon ce genre de créature. Trop nerveux à mon avis… »

Rachel se tut enfin, laissant sans doute place libre à une réponse des habitants du tableau.

« - Nous sommes des habitants de la contrée voisine. Persimus s’est échappé ce matin alors qu’il devait nous servir de sacrifice pour notre Dieu. La famine à fait rage chez nous, pas de pluie durant les saisons dernières… Le Dieux nous en veulent et ils ne nous pardonnerons que lorsque de la chair leur a été offerte. Persimus a été choisi parmi les enfants du village, mais offrir un étranger est encore mieux… »

Rouge, blanche, verte… Rachel passa par toutes ces couleurs. Qu’ils veuillent Hidalgo ou Rachel pour couper en petit morceau sur une table de marbre en chantant des chansons paillardes et en arrachant les entrailles pour y lire l’avenir ne plaisait pas vraiment à Rachel.

« - Et bien bonne journée mes amis ! Que la pluie vous fasse honneur hein ! »

Rachel fit quelques pas en arrière, regarda une dernière fois et prit ses jambes à son cou…

Rolalah, quel rabat-joie cet Hidalgo De Pluton. Les centaures sont nerveux, ce n’est pas vrai ? Ils n’ont que la peau sur les os, et partent au quart de tour… En voilà donc une preuve. Mais il était inutile de passer toute une après midi sur le sujet, car de toute manière, Rachel n’avait ni la force physique, ni le rang, ni même le temps de s’étaler sur le sujet. Donc Rachel, se tut, pour une fois. Profitez en les amis ! Car ça ne va pas durer…

Et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, elle laissa échapper une seconde phrase, qui lui valut les pieds pendant dans le vide, et deux hommes virils qui la soutenaient. Hurlements, débattements, griffures, coups de pieds, … Rien n’y fait… Les gros ours empestant la sueur la ceinturait avec une force étonnante.

Hidalgo se lança dans un grand discours, des plus ennuyeux aux yeux de la belle blonde. Si c’était un aperçu de ce qu’il enseignait durant ses cours, Rachel faisait bien de ne pas y assister. Si elle n’avait pas été dans une position si ingrate, elle se serait sans doute endormie. Mais suspendu par deux gorilles qui ne connaissaient manifestement pas la douche, il était impensable de partir dans les bras de Morphée.

En une seule seconde, Rachel se retrouva larguée comme un sac à patate sur le dos du centaure et attachée comme une fugitive. Mais ce n’était pas ce qu’ils étaient d’ailleurs ? On lui brûla les avants bras avec les cordes, le dos dans une position inconfortable, elle espéra ne pas avoir à parcourir des bornes sur le dos du canasson. Des petites secousses, passaient du corps de centaure à celui de la jeune fille. Rachel pouvait sentir Hidalgo bouillir intérieurement.

« Hum… Dîtes, Rachel, vous ne connaissez pas un sort pour faire tomber la pluie ? Avec un peu de chance, ils vous prendront pour une déesse réincarnée… Et ça nous laisserait enfin l'occasion de savoir pourquoi on est coincés dans ces fichus tableaux. »

Mais quelle intelligence ce centaure ! Rachel avait oublié le pouvoir magique qui coulait dans ses veines. Elle se tortilla du mieux qu’elle pu, faisant sans doute arrachant peut être quelques poils du centaure au passage. Elle tordit son bras dans tous les sens, se cambra, releva les jambes, laissa échapper un petit couinement… Puis, au pris de gros efforts, et d’un essoufflement digne d’une personne ne pratiquant aucun sport… Digne de Rachel en bref !

Du bout des doigts, elle réussi donc à extirper sa baguette de sa ceinture. Toute fois elle ne la brandit pas pour lancer sa formule magique. Prudente la petite… Ca vous étonne hein !

Elle tint donc sa baguette droite, le long de sa cuisse, et essaya de se remémorer la formule magique…

« - Aguamenti »

Un jet d’eau sortit avec force de la baguette de Rachel. Seulement, le jet, orienté de façon horizontale, propulsa Rachel en arrière, qui eut pour effet de couper la corde. Rachel tomba sur le ventre, la tête dans le sol, assommée, de l’eau sortant toujours de sa baguette.
Cependant elle fut vite réanimée, grâce à la fraicheur de l’eau, et leva sa baguette en l’air

« - Il pleut ! Quelle bénédiction… »

Elle sourit aux paysans, essayant de faire avaler son mensonge. Ils n’étaient sans doute pas très évolué, et avec un peu de chance ne connaissaient pas la magie.

« - Je pense qu’il n’est plus utile de parler de sacrifice, n’est-ce pas ? »

Mais maintenant, que fallait-il faire ? Si Rachel s’en allait, il allait arrêter de pleuvoir, et ils seraient une fois de plus capturés. Dans le cas contraire… Il n’y avait pas de cas contraire, car il n’y avait pas moyen qu’elle reste ici une minute de plus !

Elle se tourna donc vers la voix de la raison :

« - Je fais quoi maintenant ? »

Les paysans commençaient à se dérider. Ils levaient la tête vers le ciel, où ce fabuleux miracle était en train de se dérouler...