Je suis Estheysis, enchantée . Sourire poli

Caractère : Habituellement, Estheysis est une jeune fille à l'abord agréable. Elle a été très bien élevée par ses parents, et aucune bonne manière ne lui manque, ce qui, en d'autres circonstances, ferait d'elle une compagnie recherchée. Elle est polie envers tout le monde, et a tendance à vouvoyer les personnes qu'elle ne connaît pas, ou qu'elle connaît peu - qu'ils aient son âge ou qu'ils soient trois fois plus âgés qu'elle... et son comportement est le même envers les plus jeunes. Peut-être un peu de timidité vient-il renforcer cette habitude... En tout cas, elle a un sens aigu de la hiérarchie et fait preuve de respect - d'une sorte de politesse que l'on pourrait sans doute appeler hypocrisie... Pour elle, ce n'est pas cela : il s'agit tout simplement de bienséance, des respects que l'on doit, avec ou sans sympathie, aux autres. C'est ce qui fait que, généralement, les adultes l'apprécient, ou plutôt l'estime ; mais que les adolescents la considèrent relativement mal.
De plus, sa timidité est souvent prise pour ce qu'elle paraît bel et bien être : de la froideur, ou un caractère hautain et renfermé. Il est vrai qu'elle ne se confie pas facilement, mais le principal a toujours été qu'elle soit à l'aise dans les différentes réceptions que ses parents donnaient, alors cela ne lui a pas posé de problèmes jusqu'à son entrée à Poudlard. Évidemment, à présent, c'est un peu plus problématique... D'autant plus que, peu à l'aise avec les gens de son âge, elle ne sait pas vraiment comment se conduire avec eux : autant elle est habile et charme tous les adultes, autant elle est maladroite avec les adolescents et les jeunes enfants. Il n'est donc pas rare qu'elle en fasse trop, ou pas assez, dans ses réactions, et que ces erreurs lui portent préjudice lorsqu'elle est naturelle.
Il y a en elle un paradoxe qui pourrait expliquer cette maladresse. Lorsqu'elle a un but précis, arrêté, lorsque par exemple ses parents la chargent de devenir amie avec tel ou tel grand ponte de l'économie, il n'y a aucun problème, elle sait d'instinct comment se comporter. Si on lui disait : "Tel élève se trouve à Poudlard, il est le fils du président de telle entreprise, fais-toi inviter au Bal par lui", elle y arriverait sans problème. En clair, dès lors qu'il s'agit d'agir sous un masque, Estheysis est à l'aise. En revanche, depuis son arrivée à Poudlard, il est évident que ces principes ne valent plus quoi que ce soit. Libérée de l'autorité de ses parents - du moins en faits -, elle demeure libre de fréquenter qui elle le veut, comme ils ne sont plus là pour vérifier ses relations. Mais elle n'a pas été habituée à cela, les seules "amies" qu'elle ait eues étant ses compagnes au London Contemporary Dance School, où la camaraderie se mêlait à la rivalité.
Il faut bien l'avouer, Estheysis n'aime pas Poudlard. Elle hait cette école, comme elle hait en réaction le monde de la magie. Pourtant, elle est studieuse et intelligente, et malgré toutes ses réticences, elle travaille ici comme ailleurs avec la même régularité. La différence est qu'ici, elle se force. Pourquoi ? Pour contenter ses parents, qui, même si elle ne vit plus sous le même toit qu'eux, ne lui laissent pas oublier qu'elle doit obtenir de bons résultats - les meilleurs. Elle n'a pas le choix. Alors elle étudie. Bon gré, mal gré, elle a une importante culture, grâce à la diversité de ses origines mais aussi à l'importance que ses parents accordent aux arts : musées, théâtre, danse, littérature internationale... Estheysis est capable de tenir une conversation censée avec n'importe qui. Bon gré, mal gré, n'est-ce pas...
Elle s'ennuie. Elle s'ennuie quand elle est prisonnière dans ce carcan qu'on lui impose - comme un corset trop serré qui empêche de respirer. Elle s'ennuie et le ferait ressentir si elle ne se forçait pas. Alors elle le fait ressentir ici, à Poudlard, aux autres. Cela les mets sans doute mal à l'aise, de même que sa façon de parler, soignée et presque prétentieuse. Non... Pourtant, elle n'est rien moins que prétentieuse. Si elle est orgueilleuse, elle n'a pas une grande estime d'elle-même. Étrange paradoxe, direz-vous... Orgueilleuse en ce qu'elle voudrait que les Autres l'acceptent, exactement telle qu'elle est, elle voudrait n'avoir qu'à les laisser venir à elle. Elle voudrait n'avoir plus jamais à passer un masque. Mais son bon sens lui souffle qu'elle est bien naïve, que si elle veut attirer un tant soit peu qui que ce soit, elle devra faire bien des efforts. Sans doute aurait-elle plus de chance en demeurant telle qu'on lui a appris à être...
Si elle avait des amis ? Oh, si elle avait des amis, tout serait différent. Elle serait attentionnée, elle les aimerait et les chérirait, elle serait toujours heureuse de les voir. Elle leur serait fidèle... Reconnaissante, surtout, sans doute. Reconnaissante de ne pas l'avoir laissée seule. Seule avec la peur au ventre en arrivant dans cette école inconnue...

Ce qu'elle aime : Les goûts d'Estheysis ont été en partie forgés par son éducation, indirectement toutefois. Par exemple, suite aux inlassables sorties dans le monde en compagnie de ses parents, la jeune fille a assisté à un très grand nombre de représentations théâtrales, et en est venue à aimer ces spectacles, de même que les pièces écrites. Elle aime également la littérature, et a la mauvaise habitude de citer ses auteurs favoris à tout bout de champs. Que ce soit du Shakespeare, du Brontë, du Virgile, du Homère ou du Baudelaire... Elle puise surtout ses lectures dans la littérature française et anglaise, négligeant la culture écrite russe et lui préférant, pour ce pays, celle des ballets. Sa mère ne porte-t-elle pas le nom d'une grande ballerine, qui fut la maîtresse d'un tsar avant le mariage de celui-ci ?
Estheysis aime, quoi qu'elle en dise et quel que soit l'ennui qu'elle pense éprouver lors de telles sorties, les salles décorées, les hôtels particuliers et le luxe des suites lorsqu'elle voyage. Elle aime les soirées dans la haute société, les vêtements des femmes et les tenues des hommes. Elle aime lire la fausseté sur les visages. Elle aime la nuit et les réverbères, l'éclat doré qu'ils projettent, le décor de ballet des rues éclairées des Champs Elysées. Elle aime sortir des représentations, vêtue d'une veste noire, serrer le tissu autour de ses épaules et avoir à la fois chaud et froid, dans la fébrilité d'une fin de soirée.
Estheysis, à n'en pas douter, aime la danse et aucune nécessité ne pourra jamais la faire mentir à ce sujet. Après avoir passé de longues années - finies trop vite - dans une prestigieuse école de danse de Londres, elle ressent cruellement le manque de cette passion et en veut toujours plus à ses parents de l'avoir envoyée à Poudlard en la privant de ce qu'elle aimait le plus dans sa vie.
De plus, l'adolescente aime apprendre. Ce goût lui a été échu naturellement, si je puis dire, et l'éducation de ses parents n'y est pour rien. Elle se rassasie de toute la culture qui passe à portée de ses yeux, la dévore pour la réutiliser en temps utile. L'histoire de la Russie, par exemple, est un sujet qui la passionne, de même que l'étude des civilisations antiques.
Ce qu'elle n'aime pas : Poudlard. Le monde de la Magie. Voici ce que, en tout premier lieu, elle abhorre. Pourquoi ? Parce qu'être forcée de venir étudier dans l'école de Sorcellerie a signifié pour elle l'arrêt de la danse, chose inconcevable auparavant, lorsqu'elle prenait des cours par hibou. Elle déteste se servir de sa baguette magique, et ne l'a presque jamais fait. Si ce n'est jamais. C'est ce qu'elle déteste le plus...
A part ça ? Ses parents... Non. Comment expliquer cela. Être manipulée par eux. Voir, savoir que sa vie est entièrement gérée par eux. Dans le monde magique, elle est majeure... Alors quoi ? Dans le monde réel, dans son monde, celui dans lequel elle s'obstine à demeurer coûte que coûte, elle est encore dépendante d'eux. Et même si elle n'aime pas exécuter leurs ordres et nouer des relations pour leurs seuls intérêts, son maître mot dans ces moments-là est sans doute celui d'Habileté. Oui, habileté...
Finalement, ce qu'elle hait le plus... Peut-être est-ce son impuissance.
Peut-être est-ce elle-même.
Particularités : Je pense que sa haine pour tout ce qui a trait à la Magie constitue une particularité très acceptable, non ?